Géraldine Collet

Toute petite, elle bravait fièrement le ridicule et c’est devenu peu à peu son mode de vie.

A quatre ans, elle est marquée par une institutrice qui lui refuse un cadeau gagné à la pêche aux canards sous prétexte que c’est un cadeau pour garçon. Depuis, chaque été, elle se venge en organisant des parties de pistolets à eau avec ses deux filles. Avec l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, elle commence à imiter les poètes mais en super moins bien alors elle déchire des tonnes et des tonnes de papier et culpabilise aujourd’hui d’avoir assassiné autant d’arbres. Voilà pourquoi elle décide d’épouser un homme de la terre, quelqu’un qui ne peut s’empêcher de planter des tomates, des fleurs, des saules dès qu’un bout de terrain est disponible.

Mais les mots continuent de la hanter. Alors elle se met à l’ordinateur avec une cafetière et plonge dans les histoires. Vous pourrez la croiser aujourd’hui dans un lycée professionnel ou en Bretagne sous la pluie ou en Auvergne les pieds dans la Truyère, patiente à la poste, apeurée dans un grand huit, désespérée dans une cabine d’essayage, muette chez un coiffeur, dubitative face aux devantures des boulangeries, perdue avec un balai à la main, ou devant un arbre dans un parc municipal. Publiée chez P’tit Glénat, Bélize, les 400 coups, Hélium, Philomèle et Points de suspension, elle vit aujourd’hui à Saint Quentin… Mais au fait, elle s’appelait comment déjà cette instit ?